LES FILIÈRES – (ENQUÊTE L214 DANS UN ÉLEVAGE DE VISONS)

LES FILIÈRES – (ENQUÊTE L214 DANS UN ÉLEVAGE DE VISONS)

Une filière, sur un bateau (un vrai bateau, avec des voiles), c'est un garde-corps, un câble auquel on s'accroche pour ne pas tomber à l'eau lorsqu'on progresse sur le pont.

Malheureusement, c'est aussi le nom que l'on donne à l'ensemble de ceux qui prennent part à une activité. En l'occurrence, l'esclavage des animaux est organisé en filières : la filière "porcine", la filière "ovine" etc… on ne laisse rien aux animaux, même leur nom leur est confisqué, comble de cynisme, qualifiant ainsi l'organisation de leur meurtre de masse. Eh oui, esclavage, meurtre… là, en revanche, les mots sont les bons.

Lorsqu'une enquête sort, les filières donc, pas celles qui protègent mais celles qui détruisent, se défendent toujours de la même façon, mensongère et, de fait, facile à prendre en défaut. C'est un peu la panique (à bord ?). En substance, elles se plaignent que l'élevage montré soit une "exception", et aussi que les images soient mélangées avec celles d'autres élevages, ou alors d'autres époques (ça changerait quoi sur le fond ?). En l'occurrence, et comme à chaque fois avec L214, le travail est fait sérieusement, et les preuves sont collectées avec soin. N'en doutons pas.

Cette défense est tellement navrante qu'elle nous indique 2 choses :

- ce qui est dénoncé est tellement vrai qu'il leur est impossible de démontrer ce qu'ils affirment. Il leur suffirait d'ouvrir les portes des autres élevages. Évidemment il ne le feront pas. On sait tous pourquoi.

- cette attitude méprisante qui consiste à dire n'importe quoi, quitte à se contredire, est très révélatrice. Elle montre à quel point la maltraitance animale fut jusque là caractérisée par une impunité quasi totale.

Le combat doit continuer en même temps sur tous les fronts.

L'affaiblissement économique de cette ignoble industrie est l'un des axes indispensable, qui peut réduire assez vite le nombre d'animaux qui vivent cet enfer absolu.

Mais les coups doivent pleuvoir de toutes les provenances en même temps : philosophique et morale (abolition, libération animale), juridique et législative (ce que certains nomment souvent 'welfarisme' en feignant d'ignorer que ce n'est qu'une stratégie), économique donc (empêcher que ça continue à être rentable). Sans oublier le harcèlement moral des 'acteurs' qui doit les mettre dans une situation défensive permanente (les pauvres chéri(e)s…), les conduisant peu à peu à se tourner vers la culture du navet.

Ou de la vigne tiens. C'est bien, la vigne. Ça permet de boire un coup de temps en temps. D'oublier un temps que ce sera long, très long. De chasser un sentiment de lassitude et, pourquoi ne pas le dire, de pessimisme. Qui n'exclue pas de se battre, bien sûr. Jusqu'au bout. Au contraire ! Nous, qui avons pour la plupart, la chance d'évoluer dans une bulle de liberté suffisante, ne pouvons laisser tomber. Ce serait indigne. Question de panache aurait-on dit, en d'autres temps.

Quant à la désunion du mouvement, ouvertement prônée pas certains hérauts animalistes, voilà qui n'arrange pas les choses. Il est tellement plus facile de diviser que de rassembler.

Imaginez que nous entreprenions tous les mêmes actions : nous serions tellement faciles à contrer !

Pour ma part, je ne suis d'accord à 100% avec quasiment personne. Mais je préfère garder les indispensables débats pour le privé. Et, en 'public', cultiver cette force collective sans laquelle rien ne pourra jamais changer.

Pr Quolibet
(oenologue du dimanche)

Lire la réaction de L214 à la réaction de la "filière" de la fourrure…

24 février 2018 TRASH NEWS

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