Langage chassé
LANGAGE CHASSÉ n. m. (lengatge chacier)
Le langage des chasseurs.
Quelques exemples :
- "prélever" : tuer
- "gérer" une population : s'arranger pour qu'on puisse toujours "prélever". Les chasseurs sont indispensables à la "stabilisation" et au "contrôle" des populations animales. Si la chasse était interdite, comme le demande quelques sectes de gens de la ville qui ne connaissent pas la nature, il y en aurait trop. La gestion des populations animales est enseignée dans les campagnes, c'est un diplôme assez facile à décrocher, bien que certaines notions ne soient pas évidentes. Un exemple : "chaque année, des millions d'animaux élevés à cet effet sont lâchés dans la nature pour pouvoir se faire prélever. Sinon il y en aurait trop". Pour l'examen, c'est un peu comme en fac de médecine, il est conseillé d'apprendre par coeur si on veut réussir. Sinon on risque de se tromper. On aura par la suite tout loisir de bien comprendre lorsqu'on exercera. Si si.
- "lever le fusil" : tuer
- "aimer la Nature" : tuer dans la Nature
- "communier avec la Nature" : tuer dans la Nature entre chasseurs
- "défendre la Nature" : en interdire l'accès aux non-chasseurs, qui ne font que critiquer et jeter l'opprobe sur cette tradition multi-séculaire qui fait partie de notre patrimoine culturel, qu'il n'est pas question d'abandonner sinon on ferait quoi le week-end (bobonne ne veut plus se faire tirer).
- "fideliser" le gibier : habituer les animaux à venir manger toujours au même endroit, jusqu'au jour où le plat principal consistera en un coup tiré (on notera là aussi l'étonnant parallèle avec les rapports conjugaux)
- "organiser une battue" : encercler un futur prélevé. C'est difficile car il faut être très nombreux (demande beaucoup de courage). En cas d'échec à la nuit tombée, c'est bobonne qui fera la battue (fidelisée depuis belle lurette).
Comme on le voit, le langage "chassé" a ses codes. On remarquera qu'il a beaucoup "emprunté" aux dialectes bancaires. Il est très intéressant à étudier, notamment en psychanalyse. L'utilisation de la paraphrase et de la litote, bien que grossière, culmine à de hautes concentrations. C'est très remarquable.