ARISTOTE

aristoteAristote
(384 - 322 av-JC)
Philosophe grec

Aristote a servi de référence dans le cas de l'esclavage des Noirs, mais aussi parce que son raisonnement sert de modèle pour asseoir toute domination sur des classes "inférieures". (Le zoo des philosophes - Armelle Le Bras-Chopard)


Prééminence sur les animaux :

"La tête chez tous les animaux n'est en haut que par rapport à leur propre corps, tandis que l'homme est le seul, comme nous l'avons dit, chez qui cette partie, quand il est un être pleinement achevé, est en accord avec le haut de l'Univers." (Histoire des Animaux I, 15 - Aristote)

Aristote désigne trois sortes d'âme, cumulatives en quelque sorte. L'âme végétative pour le végétal; végétative et sensitive pour l'animal; végétative, sensitive et intellectuelle pour l'homme. Cette dernière qui suppose les deux autres, est donc le propre de l'homme et atteste de sa prééminence sur les animaux (...). Aristote qui pourtant affirme la continuité de la nature des espèces inanimées à l'humanité, semble contredire dans ses analyses éthiques son oeuvre biologique, en réservant exclusivement à l'homme le privilège moral qui ne concerne pas le comportement à adopter vis-à-vis du cheval ou du boeuf, car "on n'a rien de commun avec eux." (Le zoo des philosophes - Armelle Le Bras-Chopard


Le sauvage est pire :

"Tous les animaux domestiques sont d'abord sauvages plutôt que domestiques.(...). De même que dans les chefs-d'oeuvre, dans les oeuvres de la nature ... La nature fait toute choses d'une classe inférieure, et pour la plus grande partie; au contraire elle fait seulement peu de de choses avec soin, car elle ne peut pas les faire toutes de cette façon. Le domestique est meilleur, et le sauvage est pire." (Pr.X45.895b23ss - Aristote)

"Le même rapport se retrouve entre l'homme et les autres animaux : les animaux domestiques ont une meilleure nature que les animaux sauvages et pour eux tous il vaut mieux être soumis à l'homme, car ils y trouvent leur sécurité." (Politique. I 1254 b 11 - Aristote)


De l'animal-esclave à l'homme-esclave :

Les plantes sont faites pour les animaux et les animaux pour l'homme : les animaux domestiques servent à son usage et à sa nourriture; les animaux sauvages, sinon tous, du moins la plupart, servent à sa nourriture et à ses autres besoins, pour qu'il en tire soit son habillement, soit divers instrument. (Politique, I 1256b 17 - Aristote)

Quand à leur utilité, la différence est mince : esclave et animaux domestiques apportent l'aide de leur corps pour les besognes indispensables. (Politique. I 1254 b26 - Aristote)

"Est, en effet, esclave par nature celui qui, en puissance, appartient à un autre" Aussi éloignés en nature "qu'une bête sauvage d'un homme", leur activité "consiste à se servir de leur corps", et c'est le meilleur parti que l'on peut en tirer. Aussi "pour l'usage" on ne les distingue guêre des bêtes : l'aide physique en vue des tâches indispensables "vient des deux, les esclaves et les animaux domestiques". Et, en définitive, leur condition était inscrite dans leur constitution : "la nature veut marquer dans les corps la différence entre hommes libres et esclaves" Les uns sont 'droits' et "adaptés à la vie politique", les autres "robustes", aptes aux besognes que n'effectuent pas les premiers. (...)
"Que donc par nature les uns soient libres et les autres esclaves, c'est manifeste, et pour ceux-ci la condition d'esclave est avantageuse et juste." (Politique I, 5 1254b- Aristote in Le zoo des philosophes - Armelle Le Bras-Chopard)

"Il est préférable pour tous les animaux domestiques d’être dirigés par des êtres humains. Parce que c’est de cette manière qu’ils sont gardés en vie. De la même manière, la relation entre le mâle et la femelle est par nature telle que le mâle est supérieur, la femelle, inférieure, que le mâle dirige et que la femelle est dirigée." (Politique 1254 b 10-14. Aristote)